Si ça n'est pas clair :
Et pour ceux qui auraient vraiment du mal
Et le PROCHAIN qui me demande quand sort une de nos traductions, je le maudis sur 52 générations et j'engage un marabou africain pour lui peinturlurer le sexe en vert, et je lui arrache les yeux avec une petite cuiller !
Pour ceux qui veulent comprendre pourquoi, voici quelques informations bien utiles.
Au départ, je répondais individuellement à toutes les personnes qui me demandaient une date de sortie, mais vous comprendrez que ré-expliquer la même chose 20 fois par semaine, c'est VRAIMENT CHIANT. Pour les courageux avides de savoir, je vais expliquer en détail.
- Hacker, c'est difficile.
Qu'on se le dise ! À moins d'un alignement parfait des planètes, le domptage d'une ROM et/ou d'une ISO ne se fait pas en un claquement de doigts. Trouver un texte s'avère difficile, même si certains jeux sont plus faciles que d'autres. Le texte n'apparaît en clair dans la ROM que RAREMENT. Le plus souvent, on en trouvera des bribes par-ci par-là.
Vous soulevez un sourcil d'étonnement ? Peut-être ne saviez-vous pas que nous ne disposions PAS des codes sources des jeux que nous traduisons. Alors, forcément, trouver un texte n'est pas chose aisée, surtout quand ce dernier est compressé selon un schéma loufoque pensé par un créateur taré qui avait abusé de la bibine et du sake un soir de fête. Du coup, l'investigation d'une ROM (6 Mo pour les jeux 16 bits et 128 Mo pour les jeux 64 bits) et, pire, d'une ISO (600 Mo pour les CDs, 4 Go pour les DVDs), prend énormément de temps. Et une fois qu'on a "à peu près" compris comment tout cela fonctionnait, il reste encore à extraire les textes, les graphismes que nous désirons changer, etc.
Et comme si cela ne suffisait pas, il faut bien souvent au brave ROM/ISOhacker programmer de ses petits doigts des bouts de code qui permettront de réaliser tout cela.
- Traduire, c'est long.
Une fois le texte enfin trouvé, il faut le traduire, et là, on se marre bien.
On rencontre plusieurs problèmes.
- Le premier étant la place disponible dans le jeu. Eh oui, le texte va d'un certain point du jeu à un autre et dépasser l'une ou l'autre de ces limites pourrait écraser une partie du programme du jeu et le faire planter lamentablement. Il est possible d'aller au-delà de ces limites par des moyens divers et variés, mais ça n'est jamais une partie de plaisir, et surtout pour les menus par exemple, on dispose d'un nombre de lettres maximum à respecter absolument car les cadres d'affichage limitent bien entendu la taille des mots (là aussi, il peut exister des solutions mais c'est rarement chose facile).
- Le second étant évidemment la taille du script en lui-même. Prenons par exemple Final Fantasy VI qui pèse ses 320 ko de texte bien sentis. Il faudrait, en maintenant une cadence de traduction de 10 ko par jours, 32 jours pour le traduire entièrement. Sachez qu'en moyenne, traduire 10 ko prend entre 1h et 2h (selon le niveau du traducteur et la complexité des textes). Et oui, qui l'eût cru ? Ce qui fait 1h de traduction MINIMUM par jour, sympa, non ?
Là où on rigole le plus, c'est quand on prend un jeu un peu plus gros, comme par exemple Sailor Moon - Another Story, qui fait lui dans les 450-500 ko de texte. Sacrées pipelettes, ces guerrières de la lune, hein ? Plus de script que dans FF6 ! En gardant le même rythme de travail, il faudrait donc entre 45 et 50 jours. Imaginons maintenant Tales of Destiny et ses 1,9 Mo de script, soit 190 jour de boulot régulier. Poursuivons avec Legend of Mana et ses quelque 2,5 Mo de script, hm ? 250 jours... Qui dit mieux ? Xenogears ! 3,2 Mo de script, soit presque une année entière ! Et je ne parle MÊME PAS de la relecture, de la correction, de l'adaptation et du bêta-test...
- Faire rentrer une traduction, c'est l'enfer.
Une fois la traduction terminée, il faut la rentrer dans le jeu, le traducteur attend donc, les doigts de pied en éventail que le programmeur arrive, à l'aide de toute sa puissance mystique et de quelques hectolitres de café, à rentrer ce satané script (la plupart du temps plus gros que l'original) dans l'espace qu'il a.
Là aussi (voir la partie sur le ROMhacking), le programmeur doit certainement coder quelques trucs pour que tout fonctionne (codes en C et assembleur principalement). Mais, là encore, tout ne va évidemment pas fonctionner comme sur des roulettes...
- Faire la peau à ce putain de bug qui fait disparaître tout le menu ou qui plante le jeu après 10 minutes et qu'on sait même pas pourquoi, c'est l'incarnation suprême du mal.
Donc, nous arrivons à la partie la plus critique de la traduction : la suppression des bugs. Parce que c'est bien gentil de tout programmer pour que ça rentre, encore faut-il que ça rentre bien (arrêter de vous marrer vous, au fond, je sais à quoi vous pensez). Ben oui, si le jeu n'arrive pas à interpréter ce que vous lui donnez et bien il se gerbe dessus (merci pour les morceaux) et le jeu ne fonctionne tout simplement pas.
Pire encore : quand on sait que tout doit être bien interprété et que le jeu ne veut RIEN afficher ou, comble suprême de la merde, plante sans que l'on sache pourquoi, il faut que le gentil ROM/ISOhacker reprenne encore quelques hectolitres de café pour comprendre COMMENT et POURQUOI avant de retenter une autre solution.
Juste pour schématiser : vous avez essayé étant gamin de faire rentrer un gros cube dans une fente beaucoup plus petite ? Eh bien c'est pareil pour le texte car, en général, la version Fr est toujours plus longue que la version US ou Jap. Et quand bien même on arrive à mettre le texte qui dépasse "autre part", il y a toujours un problème de pointeurs (vous savez, ces petites chose qui vous disent "le texte est là")
- NOUS SOMMES BÉNÉVOLES !!!
Ce "travail", contrairement à ce que beaucoup ont l'air de penser, est à 100% bénévole : nous ne touchons pas un centime pour ce que nous faisons. C'est un travail de passionnés fait pour les passionnés. Nous traduisons sur notre TEMPS DE LOISIR. Comme tout le monde, nous aimons regarder des émissions débiles à la télé, voir nos amis, passer du temps avec notre petite amie, lire, faire du sport, etc. Mais nous avons également, comme tout un chacun, des obligations personnelles, des études en cours, des examens à passer, un emploi à garder (car un frigo à remplir et des factures à payer), des gamins chéris dont il faut s'occuper et toutes ces choses de la vie... Nous aménageons malgré tout dans cet emploi du temps une place pour la traduction/programmation et offrons absolument gratuitement le fruit de notre travail sur nos sites internet.
À ce titre, nous n'avons donc de comptes à rendre à PERSONNE, et nous ne sommes PAS tenus de donner de dates de sortie pour nos traduction. Pourquoi ? C'est simple, à quoi bon dire "le patch sortira dans deux mois" quand nous avons pertinemment :
- qu'il faudra s'y tenir, et donc faire des sacrifices pour délivrer le travail fourni dans les temps, donc devenir stressés et croyez-moi, on a pas besoin d'une dose de stress supplémentaire,
- que si nous osons être en retard, nous nous ferons huer comme des malpropres parce que la date n'a pas été tenue,
- que, sur le nombre de personne qui vont utiliser notre travail, la moitié ne saura pas comment faire fonctionner les traductions et viendra nous poser éternellement les mêmes questions, et que le dixième seulement viendra nous laisser des remerciements ou nous faire remarquer les erreurs et/ou les bugs,
- que si la date est trop éloignée, on viendra nous dire "c'est trop long, ça craint, vous êtes nuls" (euphémisme de l'insulte),
- qu'on ne fait pas la course ; si d'autres sortent des traductions avant nous, tant mieux pour eux, mais nous ne nous presserons jamais de terminer quelque chose pour finir avant, la qualité passant avant la quantité.
- Trouver de l'aide n'est pas chose courante.
Comme je l'ai déjà dit plus haut, hacker une ROM est délicat. Et de temps en temps, des gens se proposent de nous aider à ce niveau, mais sont vite rebutés par le côté ingrat de la tâche, et s'en vont dans un intervalle de 2 h à 15 jours, sans laisser de traces, nous laissant ainsi un projet orphelin sur les bras.
De plus, les gens capables de traduire depuis le japonais ne tombent pas des arbres et nous n'avons, pour l'instant, personne qui se sente assez costaud pour traduire seul un jeu entier, depuis le japonais. Quant à la traduction de l'anglais au français, certains ont déjà proposé de nous aider, avec plus ou moins de réussite et plus ou moins de motivation.
Néanmoins, certaines des personnes s'étant portées volontaires pour nous aider sont toujours avec nous aujourd'hui et sont, je pense, très contente d'y être ! Malgré tout, nous avons toujours trop de projets en cours par rapport au nombre de hackeur/traducteur présents dans les diverses équipes de traduction actuelles.
Le mot de la fin si, malgré tout, toutes ces raisons ne vous ont pas convaincues : je vous invite à monter vous-même votre groupe de traduction, de choisir le projet de traduction pour lequel vous nous trouvez trop lents/incapables/nuls à chier/etc. et de travailler dessus et de me contacter une fois le travail réalisé. Vous verrez alors que ça n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît (mais la T.R.A.F. sera ravie de poster vos traductions sur son site). Eh oui ! toi dans le fond, pas la peine de te cacher, je SAIS que tu peux y arriver, alors envoie-moi un e-mail et viens nous aider ! Ah là là, ces programmeurs, tous pareils !